La dépression n’est pas un trouble rare puisqu’il touche entre 10% et 25% des femmes en âge de procréer. Il est donc possible d’être sous antidépresseur en devenant enceinte, de manière voulue ou moins. Au vu des changements et des défis de la grossesse et de la maternité qui peuvent entraîner des troubles psychiques comme des dépressions, des dépressions post-partum, des burn out, la question antidépresseur est une réelle question. Il s’agit cependant d’un sujet très controversé puisque pour des raisons éthiques, peu d’études sont réalisées. Je vais tâcher dans ce billet de vous donner le plus d’information possible, pour vous permettre de vous faire votre propre avis.
Certains spécialistes préconisent de réduire la dose ou d’arrêter les traitements face à un potentiel tératogène comme ca peut être le cas avec d’autres médicaments. L’effet tératogène correspond à l’apparition de malformations congénitales suite à la prise d’un traitement. Selon certaines études entre 1,5% et 3% des enfants naissent avec une malformation dite majeure ou mineure. Et dans les recherches sur ces malformations, seulement 4 à 5% seraient dus à l’extérieur (médicaments ou toxine). Attribuer l’entièreté de la responsabilité aux médicaments des malformations semblerait donc erronée.
Les arguments en faveur de l’arrêt des antidépresseurs lors de la grossesse.
Des organismes gouvernementaux aux Canada ont émis des réserves suite à plusieurs études qui pourraient laisser penser que certains antidépresseurs seraient susceptibles d’entraîner des malformations notamment cardiaques s’ils sont pris au premier trimestre.
D’autres relations de cause à effet ont été faites entre certains antidépresseurs et de l’hypertension pulmonaire chez les nouveau-nés.
Des symptômes comme l’hypotrophie ou la détresse respiratoire ont pu être relevés.
Toutes ces études semblent montrer le lien entre la prise d’antidépresseur et des malformations. Certaines études ont été menées et pourraient prouver le lien entre antidépresseur et trouble du spectre autistique et le trouble de l’attention avec ou sans hyperactivité.
Les arguments pour la continuité des antidépresseurs lors de la grossesse.
Les conséquences de l’arrêt d’un traitement peut être néfaste. En effet, lors de l’arrêt précoce du traitement antidépresseur, il y a un risque de rechute accru pendant la grossesse ou lors du postnatal ou encore la présence de symptôme de sevrage comme des vertiges, des nausées, des crises de lames ou de panique.
Les symptômes liés à la dépression en elle-même peuvent avoir un impact sur le bon développement du fœtus comme un appétit réduit; le risque accru de consommation d’alcool, de tabac ou de drogue. L’arrêt du traitement pendant la grossesse provoque également un retard de prise en charge malgré la reprise des traitements après accouchement, ce qui peut avoir un grand impact sur la santé mentale de la mère.
La dépression provoque également plusieurs symptômes comme la fatigue, la mauvaise humeur, la lenteur ou les idées noires, qui peuvent rendre la mère moins amène à s’occuper de son enfant. Pourtant il est inutile de rappeler à quel point le rôle de la mère est vital pour le nouveau-né, pour sa sécurité, sa survie, son bien être et sa construction.
Des études ont aussi fait un lien possible entre la dépression et la prééclampsie qui peut être dangereuse pour la mère et le nouveau-né.
Dans certaines études, quelques effets transitoires ont été recueillis lors de l’allaitement et de la prise d’antidépresseur comme des troubles digestifs mineurs. Lors des études, les antidépresseurs ont été utilisés en groupe et pas individuellement.
Mon avis
Il peut être parfois difficile de prendre une décision lorsqu’en plus il n’y a aucun consensus scientifique. Bien évidemment, le seul consensus scientifique ne permet pas seul de prendre une décision. A mon avis, lorsqu’une maman est confrontée à ce choix qui peut être cornélien, il est nécessaire de faire le point avec ses thérapeutes et l’équipe médicale qui l’entour.
Bien plus qu’un choix superflue et sans conséquences, le choix de continuer ou non les antidépresseurs est un choix important aux aspects multiples. La dépression est multifactorielle, telle une toile d’araignée, elle à un impact sur tous les aspects d’une vie. Les traitements peuvent être variés, et les doses modulées.
Et je crois surtout qu’il n’y a aucune “bonne” solution toute faite, toute prête, et c’est à chacune en fonction de son histoire et de sa santé de prendre la décision la plus favorable pour elle.
J’espère que cet article t’aura un peu éclairé sur la dure question des antidépresseurs lors de la grossesse. S’il t’a plus, partage-le à quelqu’un qui pourrait en avoir besoin ou qui serait intéressé.
Avec tout mon amour,
Clémence
Ps : Si tu souhaite en savoir plus ou avoir accès aux différentes études dont je fais référence dans cet article, je te laisse le lien ci dessous.