Le traumatisme de naissance et la violence obstétricale : une souffrance méconnue

Vivre un traumatisme d’accouchement ou une violence obstétricale peut être une expérience bouleversante, marquée par une profonde solitude. Après un accouchement traumatisant, de nombreuses femmes ressentent un isolement pesant, accentué par le silence qui entoure ces sujets encore tabous.

Les normes médicales et sociétales imposent souvent une image idéalisée de la maternité et de la féminité, laissant peu de place à l’expression de la douleur et du choc vécu. Pourtant, reconnaître ces souffrances est essentiel pour amorcer un chemin de libération.

L’isolement après un accouchement traumatisant

Les femmes ayant subi un traumatisme de naissance se heurtent fréquemment à un manque de reconnaissance de leur vécu. La peur du jugement, le manque de compréhension de l’entourage et le déni médical contribuent à cet isolement émotionnel.

Les conséquences peuvent être lourdes :

  • Un sentiment d’incompréhension et d’abandon,
  • Une aggravation des symptômes du trouble de stress post-traumatique (TSPT),
  • Une augmentation des risques de dépression post-partum,
  • Une perte de confiance envers les professionnels de santé.

Violences obstetricales et santé mentale : un impact sous-éstimé

Les violences obstétricales, qu’elles prennent la forme de gestes médicaux non consentis, de paroles culpabilisantes ou d’un manque d’accompagnement respectueux, laissent des conséquences importantes. Elles peuvent générer des troubles anxieux, une dissociation corporelle ou une peur intense des futures grossesses, par exemple. Ces violences gynécologiques peuvent également impacter la sexualité des femmes

Ne pas être crue ou voir son expérience minimisée renforce le traumatisme, créant une souffrance encore plus difficile à surmonter.

Briser le silence pour se libérer

Rompre l’isolement est une étape essentielle du processus de libération. Il existe plusieurs moyens d’y parvenir :

  • Exprimer son vécu dans des espaces bienveillants (groupes de parole, cercles, thérapie),
  • S’informer sur le traumatisme de naissance et les violences obstétricales pour mieux comprendre ce qui a été vécu,
  • Chercher un accompagnement spécialisé, notamment auprès de thérapeutes formés aux traumatismes périnataux,
  • Témoigner, si cela fait sens, pour contribuer à briser le tabou et sensibiliser sur ces réalités.

Conclusion

Un accouchement traumatisant ne doit pas condamner à la solitude. En osant en parler et en s’entourant des bonnes ressources, il est possible de retrouver un équilibre et d’apaiser la souffrance liée au traumatisme d’accouchement.